Ma thèse, intitulée « Devenir un bon pauvre. Analyse genrée de la prise en charge des personnes sans domicile » interroge l’influence des représentations et des identités de genre dans l’intervention sociale auprès des personnes sans logement.

L’objectif de recherche était double : il s’agissait, à partir essentiellement du travail des professionnels de l’intervention, d’une part de saisir les finalités de l’accompagnement social, et d’autre part d'analyser l’influence des rapports sociaux de sexe et des identités sociales de genre dans ce fort contexte d’hétéronomie sociale. Des articles, publiés et à paraître, sont directement tirés de ce travail.

Au cours de l'année 2019, j'ai pris part à deux programmes de recherches.

Au sein du laboratoire Printemps, et depuis le printemps 2017, je participe à une recherche France-Québec sur la co-construction des politiques publiques du vieillissement. La recherche s’intéresse à la manière dont les innovations sociales des professionnels du vieillissement peuvent être et sont prises en compte dans la construction des politiques publiques. Dans le cadre d’un appel à coopération, la recherche est co-financée par l’ANR et le FQRSC (pour le volet Québécois).

La seconde recherche, menée en collaboration internationale, interdisciplinaire et dans une démarche de recherche-médiation, vise aux transferts de connaissances produites au Québec et lors d’échanges internationaux sur les processus de médiation interculturelle et de recherche-médiation, sur les approches intersectionnelles issues de la tradition féministe et sur les diversités dans les mouvements des femmes. S’intégrant dans le cadre d’un projet de recherche international Connexions sur les Féminismes en dialogue (Vatz Laaroussi, 2017-2018) concernant les participations citoyennes des femmes, il a eu pour but de conduire une recherche action médiation centrée sur la participation sociale des femmes migrantes ou issues de l’immigration et en situation de handicap. Un ouvrage collectif a été publié au printemps 2019.

De manière générale, mon activité de recherche est nourrie par une volonté d'appréhender les formes de la citoyenneté sociale en situation de vulnérabilité et ancrée dans un territoire, un espace (le domicile et le quartier notamment) tout en saisissant les pratiques des intervenants, professionnels ou bénévoles, pour permettre et assurer l’exercice de cette citoyenneté sociale.
Chacune de mes autres recherches postdoctorales, aux objets pourtant diversifiés (inclusion scolaire des enfants handicapés ; modes d’habitat atypiques et précaires ; paternité sans domicile), ont ainsi permis de nourrir cette réflexion autour de la construction de l'action publique et son application située via les acteurs de l'intervention sociale et éducative.