Qualifiée aux fonctions de maître de conférences par les sections sociologie (19) et sciences de l’éducation (70), j’ai développé au fil de mes années d’enseignement et de recherche, des compétences, des savoirs et des réseaux pluridisciplinaires et internationaux, professionnels et scientifiques, dans les domaines de l’intervention sociale, des politiques sanitaires et sociales et des professions et organisations sociales et médico-sociales

De l’entrée en thèse jusqu’à aujourd’hui, mes thèmes de recherche se sont portés sur des situations d’intervention sociale ou sanitaire auprès d’individus désignés comme vulnérables, entendus ici comme des individus "ciblés" par des politiques sanitaires et sociales : les personnes sans domicile, les résident·es d’habitats précaires et atypiques, les enfants porteurs de handicaps, les personnes âgées dépendantes... Ces objets de recherche variés permettent tous d’interroger la production des espaces de normativité, les processus d’assignation et de création des identités sociales à travers les pratiques professionnelles de celles et ceux qui interviennent, accompagnent, soutiennent. Je m’intéresse tout particulièrement aux transactions sociales qui naissent des interventions sociales et médicosociales et à ce qu’elles produisent comme tensions, résistances et changement social.

L’intervention sociale et sanitaire est un lieu de l’accélération sociale au sein duquel les transactions sociales, les négociations, les incertitudes apparaissent exacerbées par "l’urgence" ou "la nécessité" d’intervenir, mais aussi l’urgence de défendre, pour les récipiendaires, leur individualité et leur vision du monde. Dans ce contexte, étudier les pratiques et les représentations des acteurs et actrices du champ sanitaire et social, qu’ils et elles soient professionnels, bénévoles ou bénéficiaires, permet de saisir à la fois les processus d’élaboration des paradigmes politiques et/ou professionnels, mais également la construction du sens et des normes autour de l’insertion et de la participation sociale.

Mes recherches interrogent des espaces de co-construction (des professions, des dispositifs, des catégories…) en analysant l’élaboration de réponses politiques et professionnelles aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité (assignée ou vécue).

La question des normes liées aux rapports sociaux de sexe et aux identités de genre, les injonctions qui les traversent sont au cœur de mes travaux et de mes objets. Le vieillissement est par exemple une réalité avant tout féminine. L’aidance informelle pèse davantage, aujourd’hui encore, sur les femmes, tout comme plus généralement le travail du care. Les intervenants sociaux et les soignants sont très souvent des intervenantes et des soignantes… Les dynamiques de genre sont omniprésentes dans mes objets et dans mes questionnements dans la mesure où je m’interroge à la fois sur la dimension genrée des pratiques professionnelles, et à la fois sur les effets des interventions professionnelles à partir des visions du monde genrées de la personne qui reçoit l’intervention.