La paternité sans domicile : perceptions professionnelles

Recherche personnelle

Au cours de ma thèse de sociologie, la distance entre la prise en compte de la maternité des femmes sans domicile, accompagnées ou non de leurs enfants, et la prise en compte de la paternité des hommes sans domicile m'a interrogée.

Dans ces institutions totales, la sexualité n’a pas de place : la femme est avant tout une mère, actuelle ou en devenir. L’homme est « juste » un homme, ce qui le renvoie au statut de travailleur incomplet. Les représentations des rôles sociaux de sexe véhiculées dans les processus de requalification sont donc, essentiellement, traditionnelles : l’enfant est pensé auprès de sa mère. Ainsi, les familles peuvent être amenées à taire la présence du père pour optimiser les probabilités d’hébergement mère-enfant.

La mixité sexuelle dans les centres d'hébergement franciliens. Volet 2 : le point de vue des usagers et des usagères.

Participation à l'enquête collaborative sur les visions et les représentations liées à l’accueil d’hommes et de femmes au sein du même centre d'hébergement. Etude réalisée sur la base d’entretiens semi-directif auprès de personnes actuellement hébergées, analyse de trajectoire et recueil de données sur les aspects concrets de la mixité et/ou de la non mixité sexuée vécue.

2012/2013 - Recherche-action : Que faire des femmes dans un C.H.R.S d’hommes ?

Analyse des conséquences du passage à la mixité dans un centre d'hébergement de la ville de Paris. Etude réalisée à la demande du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP).

Enquête réalisée sur la base d’une série de trois entretiens auprès de dix professionnels et dix hommes hébergés et d’une série de deux entretiens auprès des femmes hébergées. Entretiens semi-directifs réalisés entre septembre 2012 et septembre 2013. Augmentés de séquences d’observation directe (réunion d’équipe, conseil de la vie sociale, etc.) et d’observation participante (animations et sorties).

Habitats précaires et formes d’habitat atypiques

Equipe de recherche pluridisciplinaire, pilotée par la division des enquêtes de l’INED. 

Enquête réalisée sur la base d’entretiens semi-directifs auprès de personnes résidant dans des lieux non prévus pour l’habitat.

Etude complémentaire à l’enquête « Sans Domicile 2012 » réalisée par l’Insee et l’Ined auprès d’ utilisateurs de services d’hébergement et de restauration gratuits. Le groupe de recherche est constitué de géographes, démographes, statisticiens, sociologues. Cette étude qualitative permet d’aborder les formes d’habiter, les processus de négociation des territoires, de questionner le « choix ». Choisir entre un hébergement d’urgence ou une cabane « bien à soi », choisir entre un mobil’home ou un appartement HLM, ou encore choisir une yourte ou un camion, autant de choix fait pour soi mais qui ne reflètent ni le processus de décision dans son contexte contraint ou libre ni les valeurs et subjectivités associées. Il s’agit alors de cerner à partir d’un récit semi-biographique, les mobilités sociales et leurs impacts sur la façon d’habiter, les visions du monde, les négociations de territoires au travers notamment des rapports entre l’habitant et l’environnement social et politique (institutions publiques, voisinage, associations…). Etudier les habitats atypiques ou précaires permet de saisir la multiplicité des formes de résistances au contrôle social et à la régulation sociale, liées en particulier à l’identité territoriale.